Syphax menace la DGAC et fixe une date pour la reprise de ses activités
6 septembre 2015Syphax Airlines va-t-elle reprendre ses activités ? Affirmatif si l’on en croit ses deux principaux dirigeants. Son fondateur, Mohamed Frikha, et son président-directeur général, Hatem Chebchoub, ont tenu hier à Sfax une conférence de presse au cours de laquelle ils ont annoncé la reprise des vols de la compagnie.
Un plan de sauvetage aurait été mis en place et un montant de 20 MD (provenant des différents déposits chez ses partenaires) devrait être injecté dans le capital du transporteur privé afin de rouvrir ses vols et rembourser ses créanciers, ses passagers lésés par la suspension des vols le 30 juillet dernier et également le paiement du personnel de la compagnie qui n’a toujours pas perçu son salaire de juillet (250 personnes en Tunisie et 8 en France).
Syphax Airlines s’est fixée la date du 17 octobre pour la reprise de ses activités, notamment vers Istanbul et sur l’Arabie Saoudite avec des vols pour la Omra, ce qui laisserait entendre que les autorités de tutelle lui aurait accordé l’autorisation d’effectuer des vols pour le petit pèlerinage.
Cependant, au cours de la conférence de presse, Mohamed Frikha a insinué qu’il ferait porter la responsabilité de l’effondrement de Syphax Airlines à la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) pour non respect de la décision gouvernementale de sauver la société (accord pour un rééchelonnement de ses dettes sur 9 ans avec 2 premières années de grâce).
Les analystes pas d’accord
Les déclarations du management de Syphax Airlines ont fait bondir les analystes du secteur du transport aérien qui estiment que les 20 MD qui vont être injectés ne permettront même pas d’assurer deux mois d’activité et, avant cela, ne permettront même pas de payer ses créances.
Sur un autre plan, la DGAC aurait suspendu depuis le 26 août l’AOC (l’autorisation officielle d’exploitation d’une compagnie aérienne) de Syphax. Autre problème, la question des deux Airbus A.319 qui appartiennent à une société allemande qui aurait entamé des procédures de récupération de ses appareils étant donné qu’elle n’aurait pas perçu le montant du loyer de ces avions. Du côté de la DGAC, des procédures de radiation de ses deux avions du registre d’immatriculation des aéronefs civils à la demande de la partie allemande sont déjà en cours. Mais selon le fondateur de la compagnie, la justice lui aurait donné raison le 17 août dernier en annulant toute la procédure.
Somme toute, un incroyable imbroglio qui ne semble pas finir. Mais pour s’être fixé comme objectif le 17 octobre, Mohamed Frikha joue son va tout. En cas de non respect de l’échéance, il aura épuisé sa dernière carte, si carte il a encore car même du côté des passagers, la compagnie aura du mal à redorer son blason après ce qu’elle aura fait endurer à plus de 5000 d’entre eux au cours de l’été.
Donia Touihri
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