Quelle place pour le tourisme dans le projet «Tunisia Economic City» ?
17 septembre 2014Tunisia Economic City (TEC) est un modèle de smart city qui a choisi d’élire domicile sur les côtes près d’Enfidha. Une aubaine pour l’aéroport international géré par les Turcs de la TAV et installé à proximité.
S’étendant sur 18 km du littoral est, dans la délégation d’Enfidha, ce projet semble tracer des plans très ambitieux pour le développement de l’industrie, du commerce, de la santé, de la recherche scientifique et bien d’autres domaines. Mais qu’a-t-il réservé à un secteur qui offre près de 2 millions d’emplois directs et indirects en Tunisie ?
Dans sa présentation du projet, l’Egyptien Hichem Abd El Ghani, architecte en chef de TEC et patron d’un grand cabinet d’architecture basé à Dubaï, a parlé du tourisme comme l’une des composantes majeures de la ville, voire l’une de ses bases économiques les plus solides. « Notre projet capitalise sur les atouts historiques, culturels, naturels, géographiques et humains qui peuvent faire de la Tunisie l’une des premières destinations touristiques au monde » a-t-il affirmé.
Quoique manquant de détails, le volet touristique, tel qu’il figure dans la présentation du projet, semble avoir fait l’objet d’études et de réflexions. La conception de ce volet parait basée sur un diagnostic des défaillances actuelles du secteur. Si la Tunisie n’arrive pas à ce jour à se débarrasser de ce stigmate la réduisant à une simple destination balnéaire de masse, Tunisia Economic City semble avoir trouvé le substitut car met l’industrie, le sport, le divertissement, la santé et la science au service du tourisme.
De par sa nature, Tunisia Economic City se veut un pôle mondial. L’envergure et la diversité des projets qu’il englobe sont hallucinantes. Il suffit d’imaginer que pour la première fois de son histoire, la Tunisie va disposer d’un port en eaux profondes, d’une zone franche de stockage et de libre échange commercial, d’un centre de ski couvert à l’image de celui de Dubaï (mais encore plus grand), des hôpitaux et des cliniques des plus modernes, un circuit de formule 1, des universités de renommée mondiale, etc.
Au vu de cette effervescence, nous pouvons envisager qu’une fois achevé, TEC pourrait rivaliser avec les premières destinations économiques et touristiques du monde puisqu’elle attirera des étudiants, des hommes d’affaires, des patients et des touristes des quatre coins du monde. « Nous allons consolider les atouts actuels du tourisme tunisien mais nous allons en créer d’autres. Nous allons miser sur le tourisme d’affaires, le tourisme de santé et le tourisme de luxe » a encore dit l’architecte en chef. « D’ailleurs, 20% du projet sont consacrés à l’activité touristique ».
Mis à part les centres de congrès, les foires permanentes, les unités hospitalières et les activités de divertissement qu’offre TEC et qui constituent de réelles attractions touristiques, le projet englobe aussi le lancement d’ «une ville touristique ». 200 unités hôtelières de 5 et de 4 étoiles, des resorts, des terrains de golf et des appartements de luxe y verront le jour d’ici quelques années si le projet arrive à son terme. La côte d’Enfidha devra accueillir alors l’une des zones touristiques les plus importantes de l’Afrique et du Moyen Orient. S’ajoute à l’envergure des établissements et la qualité des prestations, une architecture fascinante vraisemblablement inspirée de celle de Dubaï.
Ce projet s’est donné donc les moyens de faire de notre pays une vraie puissance économique. Mais est ce que le gouvernement s’est donné les moyens nécessaires pour l’accueillir ? Est-il disposé à mettre en place des législations et des règlementations qui serviront de garde-fou au projet mais aussi qui permettront de dépasser les écueils que les autres grands investisseurs ont rencontrés par le passé ?
Fédia ABID
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