René Trabelsi au Tourisme, Jamel Gamra au Transport, un duo ministériel à l’offensive
2 janvier 2020Le nouveau gouvernement de Habib Jemli maintient René Trabelsi à son poste et nomme au Transport le revenant Jamel Gamra. Sous réserve que le Parlement valide sa composition.
Soulagement dans les rangs des professionnels du Tourisme. Le nouveau gouvernement annoncé par Habib Jemli a confirmé René Trabelsi dans ses fonctions de ministre du Tourisme ; à la différence près qu’il disposera désormais d’une secrétaire d’Etat chargée de l’Artisanat en la personne de Najet Nefzi. « Ce qui lui permettra de voir sa tâche allégée et de consacrer toute son énergie au tourisme et rien qu’au tourisme » commente sur Facebook un observateur avisé du secteur.
On ne change pas une équipe qui gagne dit-on traditionnellement. R. Trabelsi a réussi sans conteste à s’imposer jusqu’à devenir le ministre préféré des Tunisiens, de surcroît durant une période où la classe politique a été particulièrement honnie par l’opinion publique.
Il faut dire aussi que depuis sa première nomination au poste en novembre 2018, il n’a pas hésité à mouiller la chemise plus d’une fois et d’aller au charbon quand il a fallu le faire dans des situations délicates.
Au cours de ses 14 mois à la tête du département ministériel, il a parcouru la Tunisie de long en large et d’Est en Ouest. Il a été de tous les événements, joyeux ou graves, petits et grands.
Les professionnels respirent mais exigent désormais
Durant la (longue) période où le gouvernement était en gestation, la crainte des hôteliers, des agents de voyages mais aussi de certains prescripteurs de voyages étrangers sur la Tunisie était d’avoir à traiter avec un « bleu » avec « un OVNI politique » à qui il aurait fallu plusieurs mois pour commencer à comprendre les rouages du secteur touristique et ses spécificités.
« Avec René Trabelsi, on parle le même langage et même si l’on n’est pas toujours d’accord sur la façon avec laquelle l’administration gère certains dossiers, au moins, on sait qu’il nous a entendus et qu’il défendra notre cause » commentait un hôtelier quelques jours avant l’officialisation de sa nomination.
Cependant, et toujours dans les rangs de la profession, on estime que désormais, on exigera plus du ministre du Tourisme. Comprendre par là l’entame de réformes en profondeur car le secteur a besoin d’être revu de fond en comble, notamment au niveau législatif. D’autant qu’avec ce nouveau mandat, René Trabelsi peut s’engager désormais sur des actions longs-termes.
Avec cependant plus de pression car cette fois, on attendra de lui plus que de simples chiffres-records, plus que de simples coups de gueule. Sans parler du lobbying qui milite farouchement en faveur de l’Open Sky qui pourrait s’avérer plus virulent dans son combat.
Jamel Gamra, 5 ans après
Le sujet de l’Open Sky, qui constituera l’un des grands dossiers de l’actuel gouvernement, attend déjà de pied ferme le nouveau ministre du Transport et de la Logistique sur son bureau. Jamel Gamra est loin d’être un inconnu puisqu’il a occupé le poste de ministre du Tourisme du 8 mars 2013 au 27 janvier 2014 (soit après Elyès Fakhfakh et avant Amel Karboul).
Né le 4 septembre 1961, Gamra est ingénieur des transports maritimes de formation, diplômé de l’Ecole de la Marine marchande, de l’UCL Louvain (Belgique) et de l’Université de Sherbrooke (Canada). Il a travaillé au cours de sa carrière dans des multinationales en Angleterre et en Afrique dans des domaines aussi variés que l’informatique (il est expert en sécurité informatique et consultant en innovation technologique), les mines en Guinée et le conseil. De 2012 à 2013, il a été PDG de la CTN. Depuis son passage ministériel, il dirige une société privée de logistique dans la marine et a été élu en 2017 président de la Chambre nationale des consignataires de navires.
Durant son mandat (dans le gouvernement Ali Laarayedh), aussi court fut-il, il s’attacha à vouloir mettre en place la fameuse Stratégie 2016, de même qu’il milita en faveur de la mise en place d’une Carte touristique de la Tunisie à l’horizon 2020, malheureusement abandonnée par son successeur.
Qu’un ministre du Transport ait déjà occupé le poste de ministre du Tourisme peut donc constituer un avantage car connaissant les rouages de la machine touristique et la nécessité de composer avec les deux départements. Même si l’on eut espéré la création d’un poste de secrétaire d’Etat au Transport chargé du Transport public qui aurait permis au ministre de disposer de plus de temps pour les dossiers du transport touristique (terrestre, aérien et maritime).
En tout état de cause, le duo Trabelsi-Gamra pourrait très bien constituer une paire suffisamment pesante dans la balance politique pour la défense des intérêts des deux secteurs tellement indissociables.
Hédi HAMDI
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