L’ONTT et la FTAV misent sur le web en japonais pour ramener les Asiatiques
27 janvier 2016Pour casser la barrière de la langue, la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), représentée par son président, Mohamed Ali Toumi, et l’Office national du tourisme tunisien, représenté par son directeur général, Abdellatif Hammam, ont signé, aujourd’hui, une convention portant sur le lancement officiel d’un site web en langue japonaise (opérationnel depuis mai 2014) pour promouvoir toute la destination Tunisie.
Ce partenariat public-privé conclu en présence des représentants de l’ambassade du Japon en Tunisie et de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), de la FTAV et de l’ONTT s’inscrit dans le cadre du suivi et de la réalisation du projet tuniso-nippon baptisé : « Renforcement des capacités en matière de promotion touristique », entamé depuis avril 2013 et financé par la JICA.
Le site web en question, dont le nom de domaine est ww.gotunisia.jp, dispose d’une base de données de 3.000 photos environ mettant en avant les produits touristiques tunisiens et transmettant une image optimisée de la Tunisie auprès des Japonais. Il met en valeur particulièrement la région du Sud, mais aussi les villes touristiques, comme Sidi Bou Saïd, les monuments historiques et culturels, à l’instar d’El Jem et de Carthage, ainsi que la gastronomie tunisienne et les produits artisanaux.
L’idée est de casser la barrière de la langue à travers la commercialisation des produits touristiques tunisiens en langue japonaise. Ce problème a constitué depuis longtemps un frein majeur devant la commercialisation de la destination touristique tunisienne au Pays du Soleil Levant. En tout cas, l’initiative a commencé à porter ses fruits en attirant l’attention des Japonais. La preuve ? Jusque-là, plus de 2.000 fans sont déjà inscrits sur la page Facebook du site web et beaucoup de visites sont effectivement enregistrées sur le site web, lui-même, depuis son lancement, a-t-affirmé Asano Atsushi, représentant résident de la JICA en Tunisie.
Cette donne justifie encore que les Japonais accordent un intérêt particulier à la Tunisie et que le site web est bien parti pour rencontrer un succès considérable dans la période à venir.
Ouverture attendue aux professionnels
Aux termes de cette convention, « la FTAV et l’ONTT s’engagent à travailler ensemble sur la gestion et la promotion du site web dans le cadre d’une commission mixte. En effet, les Fédérations régionales des agences de voyages (FRAV) ainsi que les Commissariats régionaux au tourisme (CRT) joueront le rôle d’antenne et fourniront à la commission mixte les informations nécessaires sur toutes les régions de Tunisie et en particulier le Sud tunisien, comme les événements, les photos promotionnelles de sites, etc. ».
Par ailleurs, la commission mixte assurera l’envoi en langue anglaise des informations recueillies à l’ambassade de Tunisie à Tokyo pour validation, mise à jour et traduction en japonais. À partir de 2017, une éventuelle intégration du site web en question dans le cadre d’un portail général et/ou en sous-traitance avec une agence spécialisée devra être validée par la commission.
Il est à noter, dans cette lignée, que la version actuelle du site web est institutionnelle. Le passage donc vers une version commerciale sera achevé prochainement. Ce qui permettra aux clients de réserver leurs séjours en Tunisie directement sur ce site web et lui donner plus de visibilité. La convention prévoit une ouverture de la plateforme aux professionnels pour y mettre leurs produits à partir du mois de juin ou de juillet 2016.
Un marché stratégique par sa qualité
Selon Nadia Ketata, secrétaire générale de la FTAV, « l’accord signé est un exemple parfait d’un partenariat public-privé. Nous avons travaillé ensemble sur la gestion de la promotion de ce site web dans le cadre d’une commission mixte. Dans la conjoncture touristique actuelle, je pense que ce genre d’initiatives revêt un caractère fondamental.
Le marché japonais est pour nous un marché stratégique, non pas par le nombre de touristes, mais surtout par la qualité. Il s’agit d’une clientèle de très haut niveau qui apprécie notamment les produits culturels et sahariens.
Mohamed Ali Toumi considère, pour sa part, que cette initiative est très importante, car elle justifie que les Japonais n’ont pas encore abandonné la Tunisie. « Toutefois, il faut dire que les restrictions de voyage vers la Tunisie imposées sur les Japonais constitue un dilemme pour les opérateurs touristiques tunisiens. Pour cela, tout un effort diplomatique et de commercialisation devra être déployé pour lever cette restriction et bénéficier pleinement de ce site web.
Le tourisme a besoin aujourd’hui d’un soutien fort, d’une stratégie claire et d’une grande agressivité. C’est à nous de bouger plus, de déployer plus d’efforts, ainsi que de mettre le paquet et donnons le maximum de nous pour sauver le secteur » a-t-il lancé à l’occasion de la cérémonie.
Selon Daisuke Sato, conseiller à l’ambassade du Japon en Tunisie, il faudrait investir davantage dans la formation du personnel et pour valoriser la richesse de la Tunisie ainsi que son patrimoine dans le but de drainer plus de touristes asiatiques et de répondre à une demande particulière de leur part. Il a ajouté que le choix du Sud tunisien pour le projet lancé depuis trois ans a été fait pour créer de l’emploi dans cette région et contribuer à diminuer les disparités entre les régions.
Clôture du projet
Le projet intitulé : « Renforcement des capacités en matière de promotion touristique » a été clôturé avec le lancement du site web. La mise en place de ce projet de promotion du tourisme saharien, dans les gouvernorats de Tozeur et de Kébili, avait pour objectif de cibler les touristes japonais et asiatiques. Financé à hauteur de 5,4 millions de dinars par la JICA, sa vocation a été d’assister et d’aider la Tunisie dans sa démarche à mettre en œuvre une stratégie de marketing et de communication dans les zones du Sud tunisien en vue de faire connaître les richesses touristiques et naturelles de ces régions et d’accroître ainsi le nombre de touristes asiatiques et japonais. La réalisation du projet avait démarré en 2013 pour s’étaler sur trois ans.
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