Aïcha Ben Ahmed, actrice : « Le voyage est synonyme de dépaysement et de déconnection»
16 mai 2016Danseuse de formation, Aïcha Ben Ahmed débute sa carrière dans la troupe de SihemBelkhouja. Sa reconversion au cinéma s’est faite grâce au célèbre cinéaste NouriBouzid. Talentueuse, elle se fait vite remarquer par des réalisateurs et producteurs tunisiens et arabes. En 2010, elle décroche un premier rôle dans le long-métrage « Histoires tunisiennes » de NadaaMezniHfaïedh. En 2011, elle est choisie pour jouer dans un film syrien, « Mon Dernier Ami ». Parmi les films qui ont connu un succès, on retiendra aussi « Narcisse », projeté actuellement dans les salles de cinéma. Son rôle dans le feuilleton égyptien « Mille et une Nuits », sorti en 2015, a également beaucoup fait parler de lui. L’actrice a annoncé sa participation à deux autres films, tunisien et égyptien. La star, qui aime la danse, la musique et la vie est passionnée par le voyage et la découverte et cherche, à travers le voyage, à s’inspirer, à ouvrir ses horizons, mais surtout à enrichir son background.
Êtes-vous une voyageuse passionnée ?
Quand j’étais petite ? Non. Je m’explique: mon père était commandant de bord à Tunisair (maintenant à la retraite). En effet, j’avais l’opportunité de voyager beaucoup puisque tous mes billets étaient gratuits. C’est pour cela que je n’étais pas tellement passionnée. À partir de l’âge de 23 ou 24 ans, j’ai commencé à payer mes billets et, du coup, le voyage a commencé à me séduire (rires). Même mes habitudes de voyage ont changé. Auparavant, je visitais maintes fois le même pays. Maintenant, ce n’est plus le cas, je cherche souvent à diversifier mes destinations et à découvrir de nouveaux pays.
Vous rappelez-vous de votre premier voyage ?
Je ne m’en rappelle plus vraiment puisque j’ai commencé à accompagner mes parents en voyage alors que j’étais encore en bas âge. Néanmoins, le voyage qui reste gravé dans ma mémoire, c’est celui de Bruxelles. Il y avait un match de boxe et j’accompagnais mon père qui allait le voir. C’était une star très connue dont j’ai oublié le nom. À l’époque, j’avais eu peur de ce boxeur (rires) et parce qu’il y avait beaucoup de monde autour de nous.
Et votre dernier voyage ?
C’était en Égypte il y a quelques semaines dans le cadre de mon travail. J’ajoute que tous les deux mois, je retourne en Tunisie. Je ne supporte plus de rester longtemps loin de mes amis, de ma famille et de notre pays. Donc, il y a toujours des va-et-vient entre Tunis et le Caire.
Quel est votre meilleur souvenir de voyage ?
(Un moment de réflexion)… Mes souvenirs sont riches, surtout avec la famille, quand nous nous envolions vers l’Égypte. La découverte des pyramides et des cabarets, ce sont des souvenirs magnifiques qui ont exceptionnellement marqué mon enfance. Les richesses culturelles et les monuments extraordinaires en Égypte m’ont toujours impressionnée. Sinon, c’était un voyage extraordinaire avec des amis à Ibiza il y a 10 ans. Nous avons passé des moments agréables et conviviaux. C’est un endroit où nous avons pu dégager beaucoup d’énergie positive. Les gens étaient aussi agréables que chaleureux. À cela s’ajoutent les paysages naturels, spectaculaires et époustouflants, le climat favorable, ainsi que leur cuisine savoureuse.
Quel est le pire souvenir que vous avez vécu ?
Il s’agit d’un voyage cauchemardesque de quatre jours à Francfort. J’avais l’opportunité d’y rester encore, mais j’avais préféré rentrer en Tunisie. Je n’avais pas apprécié ni l’ambiance ni l’endroit. Bref, je me sentais hypnotisée. C’est la seule destination où j’ai eu du mal à rester. D’habitude, j’accorde beaucoup d’intérêt à l’énergie qui se dégage de l’endroit et des personnes. À Francfort, je n’ai pas trouvé cette affection pour la ville.
Qu’est-ce que vous n’oubliez jamais de prendre avec vous en voyage ?
Mon passeport (rires)… Assurément, c’est mon chat qui s’appelle « Kaâboul », un nom inspiré d’un dessin animé d’antan. Je me suis offert ce chat lors de mon premier déplacement en Égypte car, vivant seule, je commençais à m’ennuyer à l’époque. Kaâboul, qui est d’ailleurs plus célèbre que moi, m’accompagne donc partout. Aussi, je bouquine souvent.
Si vous deviez passer quelque temps sur une île déserte au milieu de l’océan, quels sont les trois objets que vous emmèneriez avec vous ?
Mon téléphone, sans doute, pour écouter de la musique, un livre et mon ordinateur portable pour regarder des films ou voir des concerts.
Quelle est votre destination rêvée ?
J’aime beaucoup l’Amérique latine. Cuba est ma première destination. Son histoire, sa révolution et sa danse font de ce pays ma destination préférée, surtout que je suis danseuse de formation. Ce qui m’impressionne aussi, c’est leur ambiance et leur vécu sans complexes. Ils sont très joyeux, ils chantent et dansent en pleine rue. J’aime beaucoup cette vie, l’énergie positive et la danse.
Et en Tunisie, ce serait plutôt quelle destination ?
J’ai beaucoup d’admiration pour Djerba. Sa mer, ses plages, HoumetEssouk et le quartier des Juifs me tiennent à cœur depuis que j’étais enfant. J’aime toujours y retourner et y passer des vacances.
Que représente le voyage pour vous ?
Nous vivons de plus en plus dans un monde plein de stress et de tensions. Nous avons besoin de nous déconnecter et de nous débarrasser de cette pression journalière. Pour moi, le voyage est synonyme de dépaysement et de déconnection. Il permet aussi de découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles cultures et de nouvelles cuisines. C’est enrichissant pour moi en tant qu’artiste et actrice. J’essaie, à chaque fois, de découvrir les cuisines des pays visités, leurs épices et leurs saveurs.
Quel genre de voyage préférez-vous ? Shopping ? Aventure ? Découverte ?
Auparavant, le shopping était mon premier et unique plaisir. Je retourne à Paris plusieurs fois par an juste pour le shopping. Du coup, j’ai réalisé qu’il me fallait enrichir mon expérience et ouvrir davantage mes horizons. Dès lors, je consacre beaucoup de temps à la découverte des monuments, des villes et même des quartiers populaires. J’ai arrêté, d’ailleurs, d’aller à Paris depuis 7 ans. Réellement, je fais les deux à la fois, en essayant de joindre l’utile (le shopping) à l’agréable (la découverte).
Combien de pays avez-vous visités ?
Je ne me rappelle plus le nombre exact. Je cite l’Égypte, le Liban, la Syrie, la Libye, l’Algérie, le Maroc pour les pays arabes. Dans la liste des villes visitées figurent aussi Paris, Bruxelles, Francfort, Genève, Barcelone, Ibiza, Belgrade et Montréal.
À part l’interprétation des personnages, quelle est votre passion cachée ?
La danse. Je pense que cette passion est connue par tout le monde. Par ailleurs, j’aime beaucoup écrire des scénarios. C’est vrai que je ne les ai jamais mis en pratique et je n’ai aucune idée de comment ça se passe, mais je compte le faire. Il me fallait d’abord que je maîtrise l’écriture pour me lancer dans une pareille aventure.
Projet ou rêve qui vous tient à cœur ?
Mon rêve est d’acheter une grande ferme et la transformer en un refuge pour les animaux errants. Je leur fournirais la nourriture, les soins et l’abri. À chaque fois que trouve un chat ou un chien dans la rue, je me pose la même question : comment faire pour le sauver ? Du coup, j’ai eu cette idée et j’ai décidé de la réaliser. Quand ? Je ne sais pas encore, mais cela reste mon projet de rêve.
Quels sont vos prochains projets professionnels ?
Outre le film « Aziz Rouhou » (Narcisse) qui est actuellement dans les salles de cinéma, j’ai deux autres films qui vont sortir bientôt. Il s’agit de « La parabole de Zizou » de FéridBoughdir (dont le titre sera changé) et un autre film de l’Égyptien Samir Saïf en tant que réalisateur et le Tunisien Imed Dabbour en tant que scénariste. Par ailleurs, dans les prochains jours, je retournerai en Égypte pour négocier un nouveau contrat d’un film dont le nom sera annoncé après la signature de l’accord.
Propos recueillis par Kemel Chebbi
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