100.000 sièges de moins sur la Tunisie chaque semaine
30 mars 2011Les événements ayant abouti au changement de régimes en Tunisie et en Egypte ont eu un impact sur le transport aérien, avec au moins 100.000 sièges par semaine en moins dans chacun des deux pays. Ce chiffre a été révélé dans un rapport du cabinet Innovata, spécialiste des données sur l’aviation, rendu public par Reuters. Conséquence : les compagnies aériennes ont revu à la baisse leurs programmes habituels tandis que sur le charter, l’incertitude demeure face à un niveau de réservation en berne.
« Lors de la semaine ayant précédé le départ de l’ancien président tunisien Zine ben Ali, le 14 janvier, les compagnies aériennes ont effectué 733 vols vers ou en provenance de Tunis, pour un total de 107.000 sièges », indique le rapport. « Entre cette semaine et la même semaine au mois de mars, période de grande incertitude suivant la chute du président égyptien Hosni Moubarak et le début de la révolte en Libye, 57 vols hebdomadaires sur Tunis ont été suspendus, avec 9.400 sièges de moins chaque semaine ».
Toujours selon Innovata, « ces modifications se traduisent par un recul de 6,2% du nombre de kilomètres par siège disponible, une mesure de la capacité des compagnies aériennes en fonction des distances parcourues » citant toutefois l’exemple de Saudi Arabian Airlines qui a relevé de 35% le nombre de sièges disponibles vers la Tunisie, tout en maintenant six vols par semaine.
Il n’empêche que les troubles au Maghreb viennent à leur tour affecter un secteur du transport aérien qui a déjà dû compter avec un hiver particulièrement rigoureux dans l’ensemble de l’Europe et qui subit l’impact de la flambée des prix des carburants.Avant même le début des frappes en Libye, Air France et Emirates avaient déjà fortement revu à la baisse les capacités programmées vers Tunis pour le mois d’avril a confirmé Reuters. « A plus long terme, le transport aérien pourrait, selon des analystes, profiter d’un essor de l’investissement en Afrique du Nord une fois qu’elle se sera stabilisée mais l’échéance d’un tel développement reste encore très incertaine ».
Relayant l’analyse du cabinet, l’Association internationale du transport aérien (IATA) a indiqué hier avoir enregistré en février « une progression beaucoup moins forte que prévu, essentiellement en raison des troubles politiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ». Le trafic passagers international a ainsi augmenté de 6% en février en rythme annuel, contre une progression (révisée à la baisse) de 8,4% en janvier. »Les troubles politiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en février ont, selon les estimations, amputé le trafic international d’environ 1% « , a précisé l’IATA.
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